terça-feira, 21 de dezembro de 2010

"«Mourir, dit-elle...», poème pour E."


De cette main féroce et indéchiffrable même pour moi
je brandis les rêves
les impitoyables rêves
la blessures des rêves
La clairière des rêves
les épaules fécondes du silence
où s'abritent mes rêves
en préméditée désordre .

la tache difficilement tangible de la mémoire enragée
cherchant comme un ciel ou un cible
la tête turgescente qu' elle bouscule
continument de bourdonnements funèbres délétères
et fidélités sagement involontaires.

les chuchotements je me mets alors à perpétrer que je trouve
un jour plus tard prisonniers de ma bouche éclairée
par la cage ombrée des dents comme des doigts fanés
comme un songe réveillé
comme un soudain éclat [ou phosphorescence...]
d' ailes abandonnées

la lumière verticale et autoritaire coupant l' après-midi
comme un dard intoxiqué
du jour acéré le bleu démoli
la purée de la lumière empoisonnée
touts eux comme des routes folles
des âmes oisives
des fureurs malades ou bien des démences fragiles et chétives
ou des fous définitifs
des coups surs
tâchant tous comme des arbres obsédées
ou d' impossibles rêves creux et impurs
d' ouvrir le soir comme un fruit mûr

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et moi qui chante mon chant tout blanc illimité et cru
comme un chien dévasté de faim et dru
ou bien un voyage à deux faces en plus
ou encore un rêve providentiel sagement disparu...


Montemor-o-Novo, 22.12.10


[Na Imagem: "Composition grise", colagem sobre papel de Carlos Machado Acabado]

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